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Cyclone particuliers

Chaque île meurtrie par un cyclone porte les traumatismes du « vent aveugle », des pluies diluviennes et du bruit de la civilisation qui s’effondre et s’envole. Lorsque la saison cyclonique commence, le plus grand risque est l’indifférence.

Un cyclone se caractérise par des vents tourbillonnaires dépassant les 117 km/h et de fortes précipitations provoquant des crues torrentielles, des inondations, des glissements de terrain et des coulées de boue. La houle cyclonique dépasse parfois 15 à 20 m de haut ; elle déferle violemment, érode et déstabilise le cordon littoral. Le cyclone est également associé à des marées de tempête qui aboutissent à une surélévation (surcote) du niveau de la mer jusqu’à 7 m.

Dans les Caraïbes et l’Atlantique nord, le cyclone est dénommé ouragan et dans le Pacifique nord-ouest typhon. Contrairement aux tornades ou trombes, les cyclones s’étendent sur plusieurs centaines de kilomètres et durent plusieurs jours.

Les 107 communes de la Martinique, de la Guadeloupe, de La Réunion et de Mayotte sont soumises au risque cyclonique ainsi que les collectivités de Saint-Barthélemy, de Saint-Martin, de la Polynésie Française, de Wallis-et-Futuna et la collectivité sui generis de Nouvelle-Calédonie. Dans le monde, 80 à 85 cyclones se forment chaque année. Aux Antilles françaises, un événement cyclonique risque de se produire environ tous les 4 ans.

Dans les Antilles, la saison cyclonique s’étend de juin à novembre avec des risques accrus entre mi-août et mi-octobre, à La Réunion et à Mayotte de décembre à avril et en Polynésie de novembre à avril. En Nouvelle-Calédonie et à Wallis-et-Futuna, elle s’étend de fin octobre à début mai.

Les efforts de prévention permettent de réduire les pertes humaines. Dans le domaine de la protection de l’environnement, tout ou presque reste à faire. Les cyclones produisent en quelques heures des quantités phénoménales de déchets provenant des habitations, des biens et des infrastructures endommagés, de la végétation arrachée. Des décharges sauvages ont été ouvertes pour regrouper les déchets des cyclones Hugo (1989) et Dean (2007): gravats, tôles, meubles, électroménagers, canapés et matelas, bois et branches et de nombreux bateaux. Ces tas de déchets bruts sont sources de risques environnementaux et sanitaires car ils contaminent les eaux et favorisent la prolifération des nuisibles comme les rats et les moustiques. Recouvertes par la végétation, ces décharges sont souvent oubliées.

Les effets de la pluie et de la mer associés aux cyclones sont susceptibles d’être couverts par le régime de catastrophe naturelle. il ne suffit pas pour qu’un sinistré soit indemnisé au titre de la loi que ses biens aient été endommagés par une catastrophe naturelle reconnue; ces biens doivent préalablement avoir été couverts par un contrat d’assurance « dommages ». La couverture du régime d’indemnisation des catastrophes naturelles a été étendue en l’an 2000 aux effets des vents cycloniques s’ils ont atteint ou dépassé 145 km/h en moyenne sur dix minutes ou 215 km/h en rafales. en dessous de cette puissance, seuls les contrats d’assurance sont susceptibles de vous indemniser pour les dégâts causés par les vents. Pour bénéficier du régime d’indemnisation catastrophe naturelle, les administrés doivent se manifester auprès du maire de leur commune dès la survenance du sinistre.

La Nouvelle-Calédonie et la Polynésie Française demeurent hors du champ d’application de la loi relative à l’indemnisation des victimes de catastrophes naturelles.

L’État a créé un fonds de secours spécifique pour l’Outre mer et des fonds de solidarité de l’Union européenne sont mobilisables. Cependant, tant en matière de prévention que d’indemnisation, il est illusoire de s’endormir sur le mythe de l’État providence.